Les médias américains m’ont gavée ces jours en reposant pour la énième fois la question de savoir si célébrer Mardi Gras était bien judicieux à La
Nouvelle Orléans alors que plus de 60% de la ville est encore en ruines et que
moins de la moitié de ses habitants ont pu revenir. La question n’est pas là,
mais puisqu’on la pose, oui bien sûr qu’il fallait célébrer, (et pas fêter, j’insiste
sur la différence) Mardi Gras, qui est le point culminant – cathartique aiment
à dire certains - d’une culture qui vit toute l’année, car les parades, qu’on
appelle « second line », défilent
tous les dimanche à tour de rôle à la Nouvelle-Orléans de septembre à mai sans
compter les Jazz funerals, ces
défilés funéraires menés par des brass bands.
Comme m’expliquait en octobre Sylvester
Francis, le fondateur du Backstreetmuseum, Mardi Gras est le symbole le plus
visible de la culture vivante de la Nouvelle Orléans, celle des musiciens de
rue, des défilés, des costumes, du vaudou et des tribus indiennes. « Ne
pas vouloir célébrer cet événement annuel, c’est tuer l’identité même de
la ville et 300 ans d’histoire culturelle afro-américaine avec elle »
insistait Sylvester en me faisant visiter son petit musée qui a été
miraculeusement épargné par les flots qui se sont arrêtés à une rue de là, dans
le quartier de Treme.
Non, les vraies questions concernent le futur. Pourquoi
laisse-t-on la Nouvelle Orléans s’enfoncer dans les chiffres rouges ? Pourquoi
un plan d’aménagement de la ville permettant la réintégration des plus démunis
n’a-t-il toujours pas vu le jour ? Comment expliquer les milliers
d’évacués toujours sans logement alors que plus de 10000 caravanes, pourtant
prévues à leur intention, se sont entassées jusqu’à la semaine dernière dans un
champ de boue en Arkansas ? Et la liste pourrait continuer.
I am wondering why the American press kept asking over and over again if it was appropriate to celebrate Mardi Gras in New Orleans. The answer is quite obvious to me, a resounding YES. Mardi Gras is much more than just a one week or one month’s celebration, it s the culmination of a vibrant culture that lives all year around. Sylvester Francis, the founder of the Backstreetmuseum told me back in October how important it is to keep this unique culture in New Orleans. “Second line parades, jazz funerals, Indian tribes are very much part of 300 years of our African-American history. To not celebrate Mardi Gras would mean destroying our identity”.
The real questions should all point to the future. Why is the city of New Orleans not getting the financial help it desperately needs to avoid going bankrupt? to rebuild not just housing, but affordable housing for its more vulnerable citizens? why are people still stranded in the Gulf Coast when thousands of trailers sit in a park in Arkansas till last week? And on and on and on.
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