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Je ne sais pas vous, mais je crois qu'on a tous nos petites hontes cachées, celles qu'on ne révèle qu'à quelques uns de nos amis, choisis, et encore. Bon moi mon truc c'est l'astrologie. (ça aurait pu être les napperons au crochet ou les collections de dessous de bière après tout). Et ce soir je n'ai pas résisté, j'ai voulu voir de près celle que je lis avec une avidité rageuse chaque 1er du mois. Susan Miller, la guru de l'astrologie américaine, était ce soir dans le plus grand magasin du monde (c'est ce qu'ils prétendent, je n'ai pas vérifié), pour une "girls night out". Une occasion comme une autre pour le magasin de vendre des habits.
Susan, que j'avais commencé à adorer détester, ne ressemble pas du tout à ce que j'imaginais. Elle est brune, plutôt jolie, avec un de ces grands sourires de généreuse. J'ai même appris qu'elle a perdu des dizaines de kilos. Ca m'a presque dérangée d'abord. Et puis, j'ai apprécié son côté "copine" et j'ai même fini par trouver marrantes ses histoires de conseils vestimentaires adaptés à chaque signe.
Sachez que les Gémeaux adorent les accessoires et font mieux d'acheter des habits bon marché car ce sont des inconstants qui se lassent vite de tout. Les Balances doivent revoir leur garde-robe fissa si elles veulent impressionner leur boss, quand aux Lions, please lâchez le noir, le brun et le gris qui vous font ce ton bistre et osez la couleur. Les verseaux ont intérêt à passer rafler tennis et survêts au rayon sport, avant de s'inscrire au club de gym: non ce n'est votre tour de taille qui est en cause, mais ce stress accumulé dont il faut vous débarrasser.
Le public n'était composé quasiment que de femmes, de tous âges, de milieux sociaux divers et de races différentes. J'ai été frappée par leur convivialité, les sourires échangés, les discussions spontanées. J'ai pris deux d'entre elles pour de vieilles copines, elles venaient de se rencontrer et parlaient...poissons. La plupart étaient des aficionadas, qui suivent Susan Miller depuis des années. Il y avait même une journaliste du New York Times qui m'a bien précisé: "je ne suis pas là pour un article, hein, mais parce que j'aime Susan".
Elles ont patienté plus d'une heure pour certaines avant de pouvoir enfin lui poser leur petite question. Il y avait un peu de l'audience papale dans ces échanges. Susan a pris le temps de parler à chacune d'entre elles, patiemment, parfois avec de grands éclats de rires complices, au grand dam du personnel du magasin et des sbires en costard noir prenant un peu trop au sérieux leur job. "Elle fait toujours ça", m'a assurée une groupie. "Chez Barnes and Noble, nous sommes restées jusqu'à minuit!, bien après la fermeture de la librairie".
J'ai ensuite accompagné Susan jusqu'à la sortie. J'ai remarqué qu'elle boîtait. Je lui ai dis avoir été surprise par l'accueil réservé. "Mais j'aime mes lecteurs". Et alors que j'étais venue avec les pires intentions du monde, avec quinze questions assassines en tête, je l'ai écoutée me raconter ses histoires d'amitiés, d'échanges avec son public, de bonheurs à trouver dans l'adversité.
Une de ses employées à qui j'ai demandé comment elle a été engagée m'a dit: "Je travaillais dans une librairie où je l'ai rencontrée lors d'une lecture, nous sommes devenues amies et j'ai ensuite lâché la libraire pour m'occuper de son website". Et j'ai réalisé ce que voulait dire un ami lorsqu'il parlait de ce ton "copine" qui fait qu'on devient accroc de Susan, même si on ne croit pas complètement à ces histoires de conversations dans le ciel.
March 30, 2006 in dadas | Permalink | Comments (7) | TrackBack (0)
Diane, ma voisine, m'avait dit: "Jeudi, je recommencerai à vivre". Ce soir, elle présentait The Meatrix II,, la suite des aventures de Morpheus, Leo et Chickity dans leur combat contre la malbouffe et autres viandes aux hormones. Pour ceux qui ont raté le début, la version française du premier épisode est diponible ici. Pour ceux qui veulent en savoir plus, il y a aussi le site et le blog, tenu par Diane.
If you ever wonder why your meat taste so good then your are in for the return of Morpheus, Leo and Chickity in The Meatrix II, the sequel. This new episode was co-written and co-produced by my neighbor, Diane. Tonite was the premiere at the Bowery Poetry Club and to hear the crowd, it was indeed a success. "It's even punchier than the first one", was the first comment i heard. If you want to know more, there is also a site and now a blog. Long life to the sequel. Watch it and spread it.
March 29, 2006 in Current Affairs, Film, Weblogs | Permalink | Comments (1) | TrackBack (0)
C’est le dernier
coup du géant du commerce de détail Wal Mart. Dans les semaines à venir, il va
doubler le nombre de ses produits biologiques, de la viande aux t-shirts 100%
coton écolo. Les experts glosent déjà sur le formidable impact que cette
décision pourra avoir sur les commerces spécialisés et WholeFoods, le leader
des produits verts, a déjà perdu des points en bourse. Wal Mart est en effet connu
(et détesté) pour faire pression sur les producteurs et casser ainsi les prix. Pour
une fois pourtant, Wal Mart n’a pas soulevé que des froncements de sourcils. Le
Sierra Club, la plus grande association écolo américaine, estime que cette
décision pourrait modifier durablement les techniques agricoles si Wal Mart
confirme et respecte scrupuleusement les labels de qualité bio.
Le pas du très
controversé Wal Mart n’est guère étonnant sur un marché bio en pleine expansion
aux Etats-Unis. Son pari est de mettre ce type de produits, aujourd’hui encore considérés
comme luxueux, à la portée de tous. Même l’épicier jordanien du coin a flairé l’aubaine.
Il a transformé son bric-à-brac crado mais sympathique de la Première Avenue en
bric-à-brac écolo et tout aussi sympathique. Quand je l’ai félicité hier pour
avoir songé aux produits de nettoyage « amis de la nature », il m’a
précisé qu’il les vendait un dollar de moins que la boutique bio de la 10e.
Comme quoi il y a encore de la marge. La compétition va être féroce.
Wal Mart made an announcement that could deeply shake retail shopping in America. The Giant has just decided to double its organic products in the coming weeks. As a result, WholeFoods stocks went down. Despite the growing resentment against Wal Mart's business practices, this latest move was not met with the usual resistance. The Sierra Club, for instance, thinks that having Wal Mart going green can only enhance agricultural practices and thus the environment.
For sure, there is a growing green market to be taken out there. Organic products amount to 50 billions each year. Even my local Jordanian deli's vendor noticed. He went from absolute dirty mess to absolute green mess in a few weeks. When I congratulate him for having “environment friendly” cleaning products, he underscored that he was selling them at about a dollar less than the fancy green market a few blocks away. Competition will be tough for sure, but organic products might finally be at everybody’s reach.
March 28, 2006 in vert | Permalink | Comments (0) | TrackBack (0)
« Nous
ne voulons pas que l'Italie devienne un pays pluriethnique et pluriculturel ». Silvio Berlusconi, 27 mars
2006.
Le
président du conseil italien a sans doute oublié que l’exode économique des Italiens
a été le plus important de l’Histoire contemporaine. 29 millions d’Italiens ont
quitté la Péninsule entre 1861 et 1985. Si un peu plus de 10 millions sont
rentrés au pays au cours de cette même période, ils sont néanmoins près de 19
millions à avoir trouvé refuge et accueil dans le reste du monde, en Europe,
aux Etats-Unis et en Argentine principalement. Il oublie surtout que pour la
première fois de leur histoire, ces Italiens pourront voter lors des prochaines
législatives des 9 et10 avril. Selon les chiffres officiels du dernier
recensement italien, près de 3 millions d’électeurs émigrés sont officiellement
enregistrés dans les consulats de la Péninsule à l’étranger. J’ai reçu mes
bulletins de vote ce week-end et je ne manquerai certainement pas cette
opportunité qui m’est enfin offerte.
« We don’t want Italy to become a multiethnic and multicultural country.
Silvio Berlusconi, March 27th, 2006.
The Italian prime minister probably forgot that the Italian emigration constitutes the largest exodus of modern history. More than 29 millions Italians left their country between 1861 and 1985. Over 19 millions of them never returned, finding economical refuge all over Europe, in North America and in South America, most notably in Argentina. He mostly forgot that for the first time in history, Italian living abroad are allowed to vote in the upcoming elections, on April 9th and 10th. And there are near 3 millions registered Italian voters outside of Italy. I just received my absentee ballot over the week-end and I will certainly not miss this opportunity to finally have my say.
March 27, 2006 in chiffres, Current Affairs, dadas | Permalink | Comments (7) | TrackBack (0)
Aller chez Lulu a toujours un peu du rituel, que je pratique avec une assiduité toute relative quand arrive le printemps, histoire de ne pas me sentir trop nue dans mes tongs. Lulu tient un salon de manucure - on les appelle Nails Salons ici, salon pour ongles - près de chez moi. J'y retourne avec une fidélité déconcertante malgré les salons plus high tech et plus luxueux avec fauteuils vibromassant qui ont ouvert un peu partout en ville. Parce que j'ai une affection particulière pour Lulu, qui s'appelle en fait Mme Wang. Mme Wang est chinoise, elle a ouvert Lulu's Nails il y a dix ans.
Mme Wang est la discrétion même, elle aligne les heures de labeur sans jamais le moindre soupir, 7 jours sur 7. Samedi soir, je la voyais encore s'activer à 21 heures. Je la trouve belle Lulu, élégante et gracieuse. Je ne sais quasiment rien d'elle, sinon qu'elle se rend en Chine tous les deux ans pour voir sa famille, je crois savoir qu'elle habite Chinatown, qu'elle a des enfants mais je ne sais pas combien. Elle n'a jamais un mot plus haut que l'autre pour ses employées, chinoises comme elle, mais elle surveille sans le montrer chacun de leurs gestes, intervient au moindre malentendu et ils sont nombreux, car rares sont celles qui parlent l'anglais. Elles savent souvent juste lancer un "color" pour vous inviter à choisir un vernis avant de vous installer.
Les Nails Salons sont côté femmes un baromètre de la vie des nouveaux immigrants, véritables portes d'entrée sur le marché du travail new yorkais, comme les taxis côté hommes. Quant je suis arrivée ici, il y a 12 ans, un chauffeur de taxi sur deux était haïtien, ils ont lentement cédé le pas aux Pakistanais, Afghans et Bangladeshis, toujours très nombreux. Depuis deux ou trois ans, ce sont les Africains de l'Ouest qui prennent gentiment la relève.
Idem pour les Nails Parlors: après les Coréennes, ce sont les Chinoises et surtout les Vietnamiennes qui se sont installées, quelques Russes des Républiques d'Asie centrale aussi.
Depuis quelques mois pourtant, je sens Lulu un peu lasse. Ses épaules se sont voutées. Le commerce n'est visiblement plus aussi florissant qu'à une époque. Nails Magazine parle de saturation du marché et de pression sur les prix sur un ton alarmiste, il y a tout simplement trop de salons pour ongles aux Etats-Unis. Et même l'obsession des Américaines pour des ongles ripolinés a ses limites. Je n'ai pas osé poser de questions à Lulu ce soir.
With spring in the air, the ritual to the Nails Salon is back too. I went to see Lulu, today. She opened Lulu's Nails Salon about ten years ago. I have been a regular at Lulu's despite the opening of more high tech and more luxurious salons with vibrating massage chairs all over town.
I have developed a real affection and a lot of respect for this very beautiful and graceful woman. Lulu's is Chinese, as are all of her employees. I have never heard her complain despite the long hours, seven days a week. She never yells at her employees, but watched their every moves very discretely, always intervening if there is the slightest misunderstanding with a client, which happens now and then since most of her workers barely speak English.
Lately, Lulu's has had that worried look on her face. I have noticed that business is not as flourishing as usual. Nails Magazines speaks of saturation and pressure on prices as a result. There are way too many salons in New York and the rest of the country. The business was long considered a perfect niche for newly immigrants. First came the Koreans, then the Chinese and more recently the Vietnamese who own about 40% of the nails salons nationally. But even the American obsession with polished nails has its limit. I was to shy to ask Lulu any questions.
March 26, 2006 in every day's life | Permalink | Comments (6) | TrackBack (0)
C'est le 3e dimanche d'affilée que je ne trouve pas la volumineuse édition dominicale du New York Times dans mon kiosque préféré, celui au pied de mon immeuble. Aucune explication à cela jusqu'à aujourd'hui. "Quelqu'un nous vole le premier cachier depuis trois semaines", m'a lâché, un peu excédé, mon vendeur, indien. Il faut savoir que les marchands de journaux reçoivent la dizaine de cahiers du Sunday New York Times le samedi déjà, qu'ils passent un temps fou à les agencer les uns dans les autres et reçoivent généralement la une du journal aux petites heures du dimanche.
Mon vendeur m'a assurée que le New York Times les remboursait. "Mais nous perdons des clients avec ça". J'ai promis qu'il ne me perdrait pas. L'épicerie du coin avait du coup épuisé tous ses exemplaires. Son propriétaire, indien lui aussi, s'entend plutôt bien avec le vendeur de journaux. Je me suis tout de même demandée qui pouvait s'entêter à voler une centaine de premiers cahiers du journal et ce qu'il pouvait bien en faire. Y aurait-il des preneurs pour ce seul cahier, même à prix réduit? J'espère surtout que ce mystère ne va pas envenimer les relations entre mon kiosquaire et l'épicier du coin, qui s'entendent plutôt bien et prennent souvent le café l'un chez l'autre.
For the third Sunday in the row, my favorite newspapers stand, the one downstairs, was out of the Sunday New York Times. The vendor, pretty annoyed, told me someone had been stealing the front page sections, usually delivered in front of the store in the early hours of the day. Sure, they get reimbursed by the New York Times, but "we are loosing traffic", he said. I promised he would not loose me. But i wonder, who could be stupid enough to steal just the front page of the paper, especially on Sunday?
March 26, 2006 in sooo new york | Permalink | Comments (2) | TrackBack (0)
Voilà que je suis à nouveau bombardée de téléphones par la PBA, la Patrolmen's benevolent Association, le syndicat des flics new yorkais. Trois appels en moins d'une semaine pour me demander de l'argent! "Déductibles de mes impôts", précise toujours le très poli collecteur de service. Je m'échine à chaque fois, poliment moi-aussi (enfin, je pense) à leur expliquer qu'une partie de mes impôts,justement, leur revient déjà et que franchement je trouve cela plus que suffisant.
D'ailleurs, me suis souvent demandée si nous pouvions tous choisir la répartition de nos impôts aux agences gouvernementales de notre choix, à quoi ressembleraient les budgets de nos villes et de nos états. Personnellement, je demanderais à ce que mes impôts soient versés à l'éducation et la santé publique, aux transports publics, à la protection de l'environnement, aux logements subventionnés et intégrés dans le tissu urbain et le reste au soutien à la culture, les miettes éventuellement à une nouvelle agence de réaction en cas de catastrophe, et encore...il faudra d'abord me convaincre que celle-ci est efficace. Je suis consciente que le résultat d'un tel exercice pourrait être très surprenant
There they go again. I have been called three times in a week by the PBA, the patrolmen's benevolent association for their annual fund raising. "Tax deductible", do they insist each time they call. I keep telling them, that "by the way, i am already giving you money since i don't have much of a say about the breakdown of my taxes".
Have you ever thought what our cities and states budgets would look like if we could actually choose to which agency our money should go. Personally, i would give my taxes to public education, health care insurance, public transportation, environment protection and affordable and integrated public housing, and the rest to arts endowment, and maybe some more to a real federal emergency agency - taken immediately out of homeland security! - though i am still doubtful about this last choice. I know that the results might be quite surprising if we were indeed allowed to make that choice.
March 24, 2006 in chiffres, every day's life | Permalink | Comments (2) | TrackBack (0)
Je l'avais vu circuler dans la blogosphère et m'étais dit: "discrétion toute, il n'arrivera pas jusqu'à toi". Raté, Joséphine vient de me passer le relai et...je n'ose pas passer mon tour. Et puis, le hasard fait finalement bien les choses. Quand le goût des choses justement, de l'écriture en particulier, vous manque, il y a toujours quelqu'un pour vous tendre la plume.
Alors,
4 boulots que j'ai exercés: colleuse d'affiches de cinéma, coursière (à vélo), prof de français (de maths et d'allemand accessoirement) et journaliste.
4 films que j'ai aimés: Théorème, In the Mood for Love, Hana-bi et plus récemment Le Nouveau Monde
4 lieux où j'ai vécu: Fribourg, Zurich, Paris (brièvement) et New York
4 émissions télé que je regarde: je ne suis pas fidèle en télé, mais je regarde souvent "The Daily Show", parfois "Le kiosque", parfois "Inside the actors Studio" et les infos partout.
4 endroits où j'ai passé mes vacances: Cuba, Guatemala, Mexique, Les îles Eoliennes
4 sites web que je fréquente: Salon, Largeur, Yahoo news, Le Temps
4 façons de me régaler: penne aux cèpes, curry thaï, croissant au beurre, gratin dauphinois (pas léger tout ça).
4 endroits où je préfèrerais être en ce moment. A part dans une forêt des Préalpes suisses ou sur une plage en Calabre je ne vois pas.
4 personnes à qui je passe le relai (elles ne seront peut-être pas contentes), Edouard, Geneline, Sophie et l'inconnu/e de Netlex News.
I was hoping hard not to get hit by the "questionnaire". Well, it was finally dropped in my blog by Josephine. In the end, it landed at a perfect moment, when my inspiration was at its lowest. Thanks Joseéphine.
4 jobs i have held: billsticker, bike messenger, French teacher and journalist.
4 films i like: Theorem, In the Mood for Love, Fireworks and more recently The New World.
4 places i have lived in: Fribourg, Zurich, Paris (briefly) and New York.
4 TV shows i watch: "The daily show" (often), "Le kiosque" (occasionally), "Inside the actors studio" (occasionally) and news shows very often.
4 places i went for vacation: Cuba, Guatemala, Mexico and the Lipari Islands.
4 websites i visit: Salon, Largeur, Yahoo News and Le Temps
4 meals that make me happy: penne with wild mushrooms, thaï red curry, butter croissant and potato gratin? (i never trusted low carb diets anyway).
4 places i would prefer to be right now: beside a forest in Switzerland or a beach in Calabria, i don't know. Just glad to be here, i guess.
4 people i am sending the "questionnaire": Edouard, Geneline, Sophie and the stranger from Netlex News.
March 23, 2006 in Weblogs | Permalink | Comments (7) | TrackBack (0)
A chaque
fois, c’est le même constat. Il n’y avait que peu de manifestants aux
Etats-Unis. (cette fois-ci c’était samedi, pour dénoncer la guerre en Irak à
l’occasion du 3e anniversaire de l’invasion américaine et ils
n’étaient qu’un millier à New York). En fait, je ne m’étonne plus vraiment,
après quelques années passées ici, du peu d’engouement des Américains à prendre
la rue. Car les manifestations sont souvent détournées par une myriade de
groupes qui profitent de ces rassemblements populaires pour défendre leur
propre cause.
Une amie
qui s’est rendue samedi à la marche contre l’Irak sur la 42e Rue à
New York m’a dit être rentrée écoeurée. « Il y avait des banderoles pour
la libération de Porto Rico, des imbéciles hurlaient « Longue vie à
l’Intifada », ils ont même passé la voix de Mumia Abu Jamal dans le
système sono, ça m’a touchée d’entendre Mumia, mais je trouvais le moment
franchement déplacé, je ne vais pas retourner de si vite à une manif ». Et
une de plus me suis-je dit, et mon amie est plutôt militante.
Mais je
comprends d’autant plus sa position que les Américains ont développé d’autres
formes de protestation finalement plus efficaces et surtout leur garantissant
que leur message ne sera pas noyé. Ils ont ainsi pour habitude, bien plus que nous
en Europe, de bombarder de lettres, de pétitions, de emails leurs élus. Ça
marche assez souvent, surtout à l’échelon local.
Once again, the number of demonstrators was rather small on
Saturday in the United States at the marches against the war in Iraq. To tell the truth I am not
surprised, even if a majority of Americans are now in favor of an ending of the
war. I think the problem lies with the way demonstrations are hijacked by small
groups who defend causes that have nothing to do with the reason of the march
itself.
A friend of mine marched Saturday in New York, where a little
over 1000 people rallied, and told me she was frankly annoyed by the signs for
the Liberation of Porto Rico, became quite angry when she heard people scream
“long life to the Intifada” and though she was touched to hear Mumia Abu Jamal’s
voice over the speakerphone, she did not think it was the appropriate moment to
do so.
I do understand now why people here prefer to write directly to their elected officials; at least they have the assurance that their message won’t be distorted.
pictures from AP and Reuters
March 20, 2006 in Current Affairs | Permalink | Comments (8) | TrackBack (0)
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