Ça sent le
printemps à New York, je suis logiquement allée voir mon coiffeur, Nelson, dans
l’East Village. Nelson est un personnage singulier dans le milieu fashion
souvent superficiel des salons New Yorkais. D’abord il n’est pas cher,
suffisamment rare pour le mentionner. Mais surtout, même si la coiffure est une
passion et son gagne-pain, son temps libre, Nelson aime le consacrer à des
causes humanitaires et/ou écologiques. Depuis plus d’un an, il s’est engagé à
titre bénévole dans le projet Sereolipi, qui finance la construction d’écoles
pour des tribus nomades au Kenya. Nelson a effectué à ses frais un premier
voyage en Afrique l’été dernier pour y amener l’argent récolté à New York lors
d’actions de levées de fonds, dont une organisée dans son salon. Avant cela,
Nelson a plongé pendant des années pour le River Project, une association qui
nettoie les fonds de l’Hudson et analyse la qualité de ses eaux.
Ils sont
des milliers aux Etats-Unis à se porter bénévoles pour toute sortes de projets,
du nettoyage des trottoirs à la prise en charge de patients atteints du
Sida ou à l’accompagnement scolaire d’enfants défavorisés. J’en connais
plusieurs autour de moi, à part Nelson Le bénévolat est tellement ancré dans
cette société, que même Time Out, le magazine des sorties publie une rubrique
hebdomadaire « Any volunteers ? » présentant des associations à
la recherche de bénévoles. Il faut croire que ça marche. Vous me direz que les
Américains s’investissent ainsi parce que leurs services sociaux sont déplorables.
Il y a certainement du vrai, mais je crois aussi que c’est une manière pour eux
de se sentir pleinement investis dans leur communauté.
Spring is on the way. I had to pay a visit to my
hairdresser, Nelson. I like Nelson. First, he is not greedy, worth mentioning
in Manhattan.
You can still have a cut at a decent price in the heart of the East Village.
But I mostly like Nelson for all his humanitarian and environmental actions. He
has long volunteered for the River Project on the Hudson
River. Lately, he has been intensely involved with Sereolipi, a
non profit project named after this northern region of Kenya.
Sereolipi wants to help nomadic tribes there build nomadic schools for their
children. Nelson went for the first time to Kenya
at his own expenses last summer to deliver the money he had collected in New York at different
fundraising events he helped organize in his salon and elsewhere.