Tant qu'à être malade, autant rester dans le sujet. Je lis cette nouvelle étude du Commonwealth Fund à New York parue aujourd'hui disant que 41% des Américains gagnant entre 20 000 et 40 000$ par année ont été à un moment donné sans assurance maladie en 2005. Ils n'étaient que 28% en 2001. Le pourcentage passe même à 53% pour les revenus annuels inférieurs à 20 000$. C'est en général sur ce genre d'indicateurs que je jauge la santé économique réelle d'un pays, vous me direz que je ne suis pas économiste à Wall Street. Ce qui me ramène à ces scènes toujours étonnantes vécues ou observées dans les cabinets médicaux américains.
Quant je suis allée voir pour la première fois, l'an dernier, le Docteur A., son assistante m'annonce d'emblée le montant à payer "upfront": 250$. Cela m'étonne, en Europe le prix des visites varie en fonction des actes médicaux posés. On m'explique qu'il s'agit là de la première visite pour établir le dossier, dresser mon bilan médical, etc...et que je payerai moins par la suite. Comme j'ai une assurance, je ne m'inquiète guère. Arrivée sur place, je remplis les nombreux formulaires d'usage avant de passer à la caisse - upfront n'est-ce pas, donc avant d'avoir vu le médecin. Quand je sors ma carte de crédit, l'assistante me lance assez sèchement: "le médecin n'accepte que du cash."
Mes nerfs lâchent. Je pars dans une tirade sous les yeux mi-amusés, mi-ébahis des autres patients de la salle d'attente-aire-de-réception. L'assistante s'esquive vers le bureau du docteur, revient gênée, et me dit, tout bas pour que personne n'entende, que pour cette fois ça ira, on accepte ma carte, mais à l'avenir....
Hier, avant de prendre rendez-vous, j'ai le docteur A. au téléphone, qui me dit après avoir décidé de me revoir: "bon 100 $, ça ira?. Je suis aussi pantoise que la fois précédente. On me demande d'abord du cash, c'est ensuite le médecin qui négocie son tarif, on aurait dit qu'il s'attendait presque à ce que je tergiverse: "heu, 80 ça le ferait pas, non?".
Evidemment, ces marchandages de poissonniers ne sont que le triste corollaire d'un système de santé défaillant. On en vient à comprendre les médecins qui vous demandent de sortir le cash avant même de mentionner ce qui vous amène. Trop de chèques en bois, de patients non assurés qui finissent par admettre une fois auscultés que, "ben, pour cette fois, non, ils n'ont pas de quoi payer". Le serpent qui se mord la queue.
A part ça, mon médecin est un type bien. Il me file à chaque fois les médocs gratuitement, j'ai beau lui dire que j'ai une assurance, et hier, je suis même partie sans payer....En bonne Suissesse d'éducation que je suis, ai rappelé aujourd'hui pour le leur dire. "Vous payerez la prochaine fois". J'ai dû les rassurer avec mon histoire d'assurance.
I just read today that 41% of Americans earning between 20 000 and 40 000 $ annually were without health insurance in 2005 for at least one part of the year, an increase of 28% from 2001, according to a study by the Commonwealth Fund in New York. Talk about economic growth.
Hearing about health insurance in America always brings me back to these surrealist scenes (surrealist for a European obviously) i witness or go through at doctor's offices. The first time i went to see Doctor A., i was asked to pay upfront. Well, i knew the rule, having been here for 12 years, even if i find it preposterous, since the doctor doesn't really know at that point what brings me in. Anyhow, being insured, i didn't care too much.
When i arrived, i took my credit card out after filling the dozen or so prerequisite papers, only to hear a very loud: "the doctor takes only cash". Well, i lost my temper, in front of all the other patients in the reception-waiting-room area, lost it so bad, that the nurse rush to the doctor's office. When she finally came back, she told me, the credit card was OK but in the future....
Yesterday, i had the same doctor's on the phone, who said he wanted to see me again and quickly added: "it's going to be 100$, is that OK for you?". I couldn't believe my ears. The doctor negotiating its prices on the phone with a patient? But then of course, you can only understand, in a country where almost a third of the people can't rely on health insurance, money IS the issue, both for patients and obviously for doctors, who often time keep seeing patients without warranty of being ultimately paid.
By the way, my doctor is great. He always gives me, and other patients, free drugs, and yesterday i even left without paying a penny. In order to keep my reputation untarnished, i called today to mention i didn't pay, to which i was told. "Don't worry, you'll pay next time around". Apparently, knowing i am insured is re-assuring.....
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