C'est une bien étrange histoire. Jeudi dernier, une dépêche AP fait le tour des médias pointant Google Earth du doigt pour avoir replacé des images satellites de la Nouvelle Orléans datant d'avant Katrina. Revenu le Lower 9th ward et ses chênes lièges, ripolinés les Champs Elysées du Sud. Bref, une Nouvelle Orléans prête à accueillir le touriste comme si rien ne s'était passé au matin du 29 août 2005.
Les conspiracy theories ont rapidement fusé, en particulier à la Nouvelle Orléans, où il n'est un secret pour personne que les autorités, le maire en tête, en dépit des énormes défis encore à relever, souhaiteraient donner l'image d'une ville "tourists-ready" et "open for business", ce qu'elle est en partie, mais en partie seulement. Google affirme qu'il n'a subi aucune pression pour revenir à des images Pre-K. La compagnie californienne avait justifié sa démarche par la nécessité de publier des images de qualité.
Et puis hier, apparemment ébranlé par le tohu-bohu généré, Google a fait marche arrière et reposté des images satellites post Katrina sur son site. Reste à savoir pourquoi ce changement a eu lieu. Le directeur de l'imagerie satellite de Google, John Hanke, se réfugie, via son blog, derrière un fort curieux: "comme les événements ayant affecté la Nouvelle Orléans se sont produits il y a longtemps, nous avons été un peu surpris par ces récentes réactions". M. Hanke n'a visiblement pas mis les pieds à la Nouvelle Orléans depuis un bail.
Mais l'histoire ne va pas s'arrêter en si bon chemin. Le Congrès a déjà promis des auditions sur le sujet, même si aucune date n'a encore té fixée.