Je n'avais vu Barack Obama qu'à la Convention démocrate de 2004, à Boston, où j'avais pu constater, comme la foule en délire, le charisme du personnage et ses excellences oratoires et plus récemment, à la Nouvelle Orléans, dans un environnement trop politico-journalistique pour que je puisse franchement juger de son impact sur l'électeur moyen. Cet après-midi, il était à New York devant un parterre rassemblé par la National Action Network d'Al Sharpton, composé à 90% d'Afro-Américains.
Obama a fait un tabac. Son discours est convaincant, surtout lorsqu'il parle d'éducation, son humour corrosif, son charme...(bon je passe). L'audience, qui ne lui était pas acquise, a répondu chaleureusement. Un petit sondage rapide à la fin de son speech m'a pourtant laissée songeuse. Les femmes étaient conquises. Il sera leur candidat. Il a touché une corde en parlant de santé publique, d'éducation et de la place de l'homme dans l'éducation des enfants.
J'ai senti en revanche beaucoup plus de résistance chez les hommes. Certains pensent que l'Amérique n'est tout simplement pas prête pour un président noir. D'autres, à ma grande surprise, ont parlé d'Hillary. "On ne peut pas la lâcher après ce que Bill a fait pour les noirs en général, pour Harlem en particulier Les Clintons ont une histoire d'amour avec les Noirs". Je n'avais pas pensé à ça. En revanche, pas un seul de mes interlocuteurs n'a relevé le fait qu'Obama n'était pas assez "afro-américain", comme la presse américaine a un instant voulu le faire croire.
Racontant cette dichotomie homme-femme à mon coiffeur, un activiste de gauche très impliqué dans les questions sociales à New York, il m'a répondu d'une traite: "il est temps que les hommes noirs aient plus confiance en eux, ils feraient mieux d'écouter leurs femmes, elles ont compris, elles". Pour info, mon coiffeur votera Obama aux primaires démocrates. "Du sang neuf, marre de ces dynasties qu'on veut nous imposer".
I had seen Barack Obama only twice before. The first time at the Democratic national convention in Boston in 2004, where i had to agree that he has charisma and excellent oratory skills. The second time was in New Orleans, more recently, for a senate hearing, which didn't allow me to really measure his impact on regular Joes and Janes. Today, i saw him at an event organized by the National action Network, of Al Sharpton, in front of an audience composed by of 90% of African-American.
The crowd was more than charmed, he obviously scored points. Whether he talked about the war (he opposed it), health care (he wants an universal coverage plan) or the education (he wants to reform the property taxing system that pays for public schools), he got nods, applauses and, at time, standing ovations. At the end of his speech, though, a quick survey left me wondering.
The women i spoke too were all unanimous. Obama will be their candidate in the primaries. He brought issues home. The men, surprisingly, though fairly pleased by his speech, felt ambiguous. One told me: "America is not ready for a black man". Another, a reverend from Harlem, said that Hillary would be hard to beat in the African-American community. "The Clintons did so much for black people in the US, and especially in Harlem. They have a love story with black America", he told me. No one though brought the issue that Obama is not "African-American" enough, a storyline that made headlines back in january, and which i think, is totally fabricated by a certain press.
Later on, when i told the story to my hairdresser, a leftist activist in New York, he wasn't surprised at all. "It's time for black men to finally start trusting themselves, they would be better off listening to their wives". He has made his choice. Obama will be his candidate for the primaries.