C'est hier soir qu'avait lieu, à la Nouvelle Orléans, la première mondiale du nouveau documentaire de Spike Lee sur l'ouragan Katrina. Avant même la projection, une polémique a enflammé la ville suite à un article incendiaire du journal local sur l'approche soi disant biaisée de Spike. En gros, il aurait trop filmé les noirs, pas assez les blancs. "Vous avez dû dormir pendant la projection", a lancé Spike Lee au critique lors de la conférence de presse avant le film hier.
Je ne voulais pas me prononcer. Mais après avoir vu le film, je voudrais croire que le journaliste du Times Picayune s'est vraiment endormi, car personnellement, je vois dans son article un ramassis de mauvaise foi. De celle qui continue à alimenter inutilement des tensions qui n'ont pas besoin de pareilles contre-vérités pour exister.
Dans "When the levees broke: a requiem in 4 acts", Spike Lee rend d'abord hommage aux hommes et aux femmes, toutes races confondues, qui ont subi l'incurie des autorités, locales, étatiques et fédérales. Je n'y vu aucune trace de racisme inversé, au contraire. Compte tenu de la démographie de la Nouvelle Orléans, on frise l'overdose de visages pales dans ce film.
Ce qui me ramène à la mauvaise foi de certains commentateurs. Le reste du pays se complaît à parler du racisme ambiant de la Nouvelle Orléans, quand la Nouvelle Orléans est un ville beaucoup plus intégrée, que disons, New York, où je vis, ou Washington, où la ségrégation est criante.
La mixité de la Nouvelle Orléans remonte à ses origines, quand les premiers esclaves libérés furent autorisés à y vivre, la culture créole a pris racine dans cette ville. Aujourd'hui encore, les quartiers mixtes sont légion, aussi bien dans les zones huppées que dans les zones les plus pauvres. Rassurez-vous je ne vais pas virer dans l'angélisme primaire. Mais je supporte de plus en plus mal ces équarisseurs de statistiques qui sous prétexte de minutie préfèrent compter le temps de parole accordé à chaque intervenant et finissent par oublier la fresque générale.
J'ai vu dans ce film, pas toujours excellent d'ailleurs, un hommage à la Nouvelle Orléans, à son caractère unique, à ses traditions ancestrales qui font que les blancs aussi bien que les noirs qui y sont nés "s'imaginent mal vivre dans le reste des Etats homogénéisés d'Amérique". Je cite ici Garland B. Banks, un des protagonistes du film.
Last night was the premiere of Spike Lee new documentary on hurricane Katrina, in New Orleans. Before the event even took place, the spin was high on the so called biased approach of the New York filmmaker. An article in the local newspaper claimed that the film was only 67,3% completed, for lack of whites portrayed in it. "You must have been sleeping", was Spike Lee's answer to the reporter during the press conference preceding the screening.
At that point, i didn't want to take side. But now that i have seen the film, i can only wish that the Times Picayune's reporter fell indeed asleep. The guy's view is biased, not the movie. "When the levees broke: a requiem in four acts", which contains flaws by the way, is a vibrant homage to the people of New Orleans, whites and blacks, who had to endured this dramatic man-made catastrophe.
For some reasons, the rest of the country has been very complacent in portraying what is perceived as the deep racism of this southern town, when, let's be honest, New Orleans is, and by far, less segregated than, let's say, New York, where i live, or Washington, where one could mistaken it for a white city if he doesn't venture out of the Northern Western quadrant, which very few people actually do.
And I don't want to be naive here, but New Orleans has a long history of integration and diversity. It is after all the city of creole culture, the city that allowed free slaves to settle in very early on. And nowadays, there are many mixed neighborhoods in every part of town, well to do as poor ones. Again, don't get me wrong. I am not saying everything is perfect, hell no.
But i am sick and tired of those divisive voices. And Spike Lee's movie is a necessary reminder of the culture of New Orleans, its specific traditions, its music, that make for natives, whites and blacks alike, "almost unthinkable to live anywhere else in the homogenized States of America", as Garland B. Banks, a protagonist in the film said today in yet another press conference.
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