C'est en disant "don't worry dawlin" à quelqu'un que je connais à peine que j'ai réalisé être en train de me fondre inconsciemment dans la patine de la Nouvelle Orléans. Ne soyez surtout pas choqué si un parfait inconnu, la caissière du supermarché ou un politicien local, vous saluent d'un "wher y'at, sweetie?" Pour "how are you?". On adore les douceurs et les sucreries dans ce coin de pays. J'arrive aussi systématiquement en retard ( ce n'est pourtant pas mon habitude) et je suis rarement la dernière. J'ai même appris à hugger correctement et spontanément, ce serait très rude de ne pas le faire et de toute façon, ici, c'est naturel. On hug tout le monde, ou presque.
Y a qu'un truc que je n'arrive pas encore à prononcer du premier coup "Who dat Say Dey Gonna Beat Dem Saints?". C'est l'hymne régional. Qu'on entend en boucle depuis que les Saints, l'équipe de football (américain) locale est arrivée pour la première fois de son histoire (40 ans, peu ou prou) en finale de division. Une victoire dimanche à Chicago les propulserait au Superbowl, la finale des finales, entre le vainqueur du championnat de la ligue nationale et le vainqueur de l'autre, championnat je veux dire.
Je n'ai pas encore bien compris cette histoire de deux championnats parallèles, mais j'apprends les règles du football. Après 13 ans aux States, il était temps, me direz vous. A ma décharge, c'est la première fois qu'une finale de football a un sens pour moi. La ville entière fait bloc derrière son équipe. Après voir dû déménager à San Antonio (TX) après Katrina faute de stade, les Saints n'ont retrouvé leurs murs (le Superdome) dans la controverse, qu'en septembre dernier. Certains étaient outrés que l'on puisse rejouer au football dans cet endroit où tant d'évacués ont été livrés à eux-mêmes pendant plusieurs jours pendant et après Katrina.
Depuis, leur fulgurante saison a eu raison des critiques. Exutoire ou fierté, la Nouvelle Orléans, qui peine toujours à se relever, veut la coupe (enfin le superbowl). Comme un augure, pour son futur. On la lui souhaite.
When i heard myself say "don't worry, dawlin'", to someone i barely know, i realized i am slowly but surely melting into this place. Indeed, you should never be shocked in New Orleans if a perfect stranger, a supermarket cashier, let's say, or a local politician, asks you "Where y'at, sweetie?" (for how are you doing?). It would be rude. It's all about honey and sugar around here. I am also running late, in a systematic way, and i am rarely the last to show up at an appointment. Time is a very, very flexible notion here. I even learned to finally "hug" the American way. Everybody hugs you in New Orleans, all the time.
The only thing i didn't learn to pronounce correctly yet is "Who dat Say Dey Gonna Beat Dem Saints?". I got to get practice, and soon. Especially now, that the Saints are one stop short of the Superbowl.
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