Ce soir, la télévision de langue espagnole Univision transmettait son premier débat présidentiel en direct de Miami. Un débat démocrate. Les questions posées en espagnol étaient traduites en anglais pour les candidats, qui avaient l'obligation de répondre en anglais. Leurs réponses étaient à leur tour traduites simultanément en espagnol, avec sous-titrages anglais pour les éventuels télespectateurs anglophones....
Quant aux deux hispanophones de la soirée, Bill Richardson, qui a grandi à Mexico City, et Chris Dodd, qui a passé plusieurs mois en République dominicaine en tant que membre du Peace Corps, n'ont pas été autorisés à répondre en espagnol. Histoire de ne pas avoir un avantage sur les autres candidats. C'était en tous les cas, la position officielle d'Univision.
Quant aux invitations envoyées aux candidats républicains, elles sont restées sans réponse, hormis celle du sénateur de l'Arizona John McCain. On prend la mesure du profond changement d'état d'esprit du pays vis-à-vis de l'immigration depuis 2004. A l'époque, Bush menaçait de glâner le soutien hispanique aux démocrates. Ses positions sur l'mmigration et sa politique pro-hispanique au Texas avaient autorisé une véritable percée des républicains auprès d'un électorat longtemps considéré comme acquis aux démocrates, à l'exception notable des cubains de Miami.
Mais le récent débat sur l'immigration a vu le vent tourner. L'immigration est devenue terrain miné pour les républicains, après la défaite cuisante de Bush qui cherchait à légaliser les quelques 12 à 15 millions d'immigrants illégaux dans le pays. C'en est fini de l'histoire d'amour entre les hispaniques et les républicains. Les valeurs chrétiennes et évangélistes d'un certain nombre d'entre eux ne suffiront pas à modifer le ressentiment éprouvé à la suite du fiasco de la loi sur l'immigration qui a ravivé des sentiments xénophobes à travers le pays. Les démocrates l'ont bien compris. Ils se sont empressés de répondre favorablement à la requête d'Univision.
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