La participation de la reine des talk show américains, Oprah Winfrey, à la campagne du sénateur Barack Obama ce week-end, en Iowa, au New Hampshire et en Caroline du Sud, faisait encore les gros titres hier. La présence d'Oprah avait pour but aussi bien de rallier les femmes, qui commencent à pencher pour le sénateur de l'Illinois en Iowa, que les Afro-Américains.
En Caroline du Sud, le message d'Oprah était clair. "Il y a ceux qui disent que c'est n'est pas le moment, qu'il devrait attendre son tour. Pensez seulement un instant à ce que vous seriez aujourd'hui si vous aviez attendu quand les gens vous ont dit d'attendre. Je ne serais pas où je suis, si j'avais écouté les gens qui m'ont dit que ce n'était pas possible".
L'affirmation sonnait comme une réponse cinglante à la déclaration ce week-end d'Andrew Young, ancien leader charismatique de la lutte pour les droits civiques, collaborateur de Martin Luther King, ancien maire d'Atlanta et ancien ambassadeur aux Nations Unies sous Jimmy Carter. Lors d'un talk show à Atlanta, Andrew Young affirme que Barack sera président....en 2016. Que son heure n'est pas venue. Young ajoute même ce piquant détail qu'a dû moyennement goûter Hillary: "Bill Cllinton est aussi noir qu'Obama. Il a probablement passé plus de temps avec des femmes noires qu'Obama".
L'interview, datant du 5 septembre, n'a été remontée des archives que ce week-end sur le site newsmakerlive.com, mais elle illustre bien le dilemne d'une grande partie de la communauté noire, notamment de la génération des années soixante. Andrew Young soutient officiellement Hillary Clinton, tout comme son compagnon de lutte, John Lewis, autre leader de la lutte contre la ségrégation et pour les droits civiques. Ils font partie de cette génération qui doute qu'un des leurs puissent encore accéder à la fonction suprême.
Jesse Jackson a certes apporté son soutien à Barack Obama, mais s'est plaint récemment dans une chronique publiée dans le Chicago Tribune que seul John Edwards se préoccupait de la situation des noirs américains. Ce faisant, Jesse Jackson retombe dans le clivage auquel Obama veut échapper. Oprah insistait précisément sur la force de rassemblement d'Obama: "Nous avons besoin d'un président qui se préccupe de nos amis comme de nos ennemis. Nous avons besoin d'un président qui réunisse la gauche et la droite, les noirs et les blancs, les jaunes et les bruns".
Sentant que son père a sans doute poussé un peu le bouchon, Jesse Jackson Junior, député à la Chambre des représentants, et par ailleurs co-président de la campagne d'Obama, s'est fendu lui aussi d'une lettre dans le Chicago Tribune pour démonter ses arguments. Jim Clyburn, l'autre figure historique de la lutte pour l'égalité des droits, ne s'est toujours pas prononcé. En avril, il me disait :"Si j'ai manifesté et si j'ai fait de la prison dans les années 60, ce n'est pas pour qu'on vienne me dire que ma fille ou le sénateur Barack Obama ne peuvent pas être élus à la présidence en raison de leur race". Après le succès phénoménal de la tournée d'Oprabama dans son état, sa décision est plus que jamais très attendue.
Discours enthousiaste,rassembleur, Humain, sincere excellent. je crois que Oprah va serieusement aider barack. Pour une fois qu'un candidat et sa supportrice n1 ne prennent pas les electeurs pour des cruches.
Rédigé par : Mojola | 13/12/2007 à 16:59