Dans une interview au Washington Examiner à l'occasion de la sortie du livre "The next president", Rudolph Giuliani affirme que s'il avait pu le faire lorsqu'il était maire de New York, il aurait déporté les 400 000 immigrés sans papier de la ville. S'il ne l'a pas fait, c'est uniquement parce que les services de l'immigration rechignaient. Devant cette impossibilité pratique, il s'est donc concentré sur la déportation des illégaux criminels.
Cette prise de position tranche singulièrement avec ses déclarations de 1994 quand il affirmait:"Les travailleurs sans papiers sont parmi les travailleurs les plus assidus et les plus productifs de cette ville. Si vous venez ici, que vous travaillez dur et que vous êtes sans papier, vous faîtes partie des gens que nous voulons dans cette ville. Vous êtes quelqu'un que nous voulons protéger, et nous voulons vous permettre de sortir de cette vie qui ressemble parfois à celle d'un fugitif, ce qui est profondément injuste".
Giuliani n'est pas le seul à durcir le ton sur l'immigration. Mike Huckabee, accusé par ses rivaux, en particulier par Mitt Romney d'avoir, entre autres, autorisé l'octroi de bourses à des étudiants méritants, même si sans papier, vient de recevoir le soutien inattendu de Jim Gilchrist, fondateur du Minuteman Project, ces milices privées qui patrouillent le long de la frontière mexicaine. Ce petit jeu d'à-qui-limitera-le-plus-l'immigration permettra sûrement de glâner des voix durant les primaires, mais il pourrait s'avérer fatal pour les républicains lors de l'élection générale.
En quelques mois, ils ont réduit à néant la formidable opération de séduction à l'égard des Hispaniques mise en place par Karl Rove, le stratège des succès électoraux successifs de George Bush, au Texas et à Washington. Rove avait réussi en 2000 et surtout en 2004 à attirer vers le GOP un grand nombre d'électeurs hispaniques, traditionnellement pourtant plus enclins à voter démocrate.
Selon un récent sondage du Pew Hispanic Center, 57% des Hispaniques inscrits sur les listes électorales se disent démocrates ou favorables au parti démocrate, ils ne sont plus que 23% à se dire républicains. Le fossé qui n'était plus que de de 21 points il y a encore un an, est repassé à 34 et correspond à celui qui prévalait en 1999, avant la première campagne nationale de George W Bush. Rove fait en effet mieux de continuer à conseiller désormais des démocrates!
A mon avis une erreur stratégique importante de la part des Républicains, alors que la démographie devrait les inciter les Chicanos dans le sens du poil !
Rédigé par : Norailyain | 12/12/2007 à 10:14