A moins que ça ne soit Obama-McCain-Romney. Hillary Clinton a remporté le vote populaire au Nevada par 50,7% devant Barack Obama (45,2%). John Edwards a fait un bide dont il devra tirer les enseignements très vite avec seulement 3,8 % des voix. (Si le Nevada est vraiment une anticipation de ce que réservera la Californie le 5 février, il est définitivement out, la Caroline du Sud n'y changera rien samedi prochain).
Mme Clinton peut s'enorgueillir d'avoir obtenu le vote hispanique (64%) qui sera important dans cette élection, aussi bien dans les prochaines primaires de Californie, New York ou du New Jersey notamment, que lors de l'élection générale de novembre. Le parti républicain avec sa politique anti-immigratoire a sérieusement entamé le soutien de cette population pourtant souvent conservatrice sur les questions sociales et que Karl Rove avait réussi à amener à hauteur de 40% dans le giron de George Bush en 2004.
Barack Obama n'a pas daigné donner un "concession" speech hier soir. Un refus d'admettre sa deuxième place comme une défaite. Il a perdu par moins de 600 voix mais surtout son camp s'enorgueillit d'avoir gagné la course aux délégués (attribués géographiquement). Son succès dans les régions moins peuplées et plus conservatrices du nord de l'état peut se lire comme une bonne nouvelle pour l'élection générale (encore faut-il qu'il remporte la nomination démocrate). En revanche, son score auprès de la communauté afro-américaine (80%) a été remarqué à quelques jours de la très importante primaire de Caroline du Sud où les Clinton et lui se disputent le vote noir qui représente 50% de l'électorat de cet état de la côte sud-est.
Je dis "Les" Clinton, car Bill n'a pas l'intention d'y perdre sa couronne de "premier président noir" offerte par l'écrivaine Toni Morrison. Il sera cette semaine dans le Palmetto State pour aller, église par église, pâté de maison par pâté de maison, y faire du porte à porte dans les principaux quartiers noirs de l'état. Mme Clinton savait aussi très bien ce qu'elle faisait en filant sur Harlem dimanche à l'Abyssinian Baptist Church sur la 138e Rue pour y recevoir l'adoubement du très influent pasteur Calvin Butts.
Côté républicain, la course devient de plus en plus intéressante et difficile à déterminer. McCain a signé une deuxième victoire en Caroline du Sud qui lui était indispensable pour asseoir son statut de prétendant sérieux, à même de réunifier un parti sans héritier. Il y devance d'une courte tête Mike Huckabee (33,2% contre 29,9%). Mais au jeu du spin, les bonnes deuxièmes places restent des deuxièmes places. McCain peut certainement remercier Fred Thompson d'être resté dans la course jusqu'ici. Avec sa troisième place, cet acteur et ancien sénateur du Tennessee, a détourné de nombreuses voix évangéliques qui seraient probablement allées à l'ancien révérend Mike Huckabee. Les commentateurs se demandent dès lors si Thompson va rester dans la course au moins jusqu'en Floride pour y jouer le même rôle. "Si McCain lui paie sa campagne, sûrement", lâchait ironique un commentateur sur MSnbc hier soir (désolée je n'ai pas eu le temps de relever son nom).
Car au fonds, la course républicaine revient inlassablement à cette question: l'argent. McCain en a de moins en moins, même si cette victoire pourrait encourager les donateurs républicains à être plus cléments avec lui. "Nous sommes éternellement fauchés", me disait la semaine dernière Dick Dresner, un conseiller de Huckabee". Fred Thompson a le même problème. Même Rudolph Giuliani, qui a tout misé sur la Floride (29 janvier), a annoncé la semaine dernière que son staff ne serait pas payé ce mois....
Ce qui nous ramène à Mitt Romney et sa victoire écrasante samedi au Nevada. Certes, il n'y avait quasiment pas d'opposants (ils étaient tous en Caroline, ou en Floride), il a pu compter sur le vote mormon (qui représentait un quart de l'électorat républicain au Nevada), mais tout de même, 51,1% des voix devant le suivant, Ron Paul à 13,7%, est un score non négligeable. Mitt Romney fait campagne toute sur l'économie. Un thème qui a déjà fait mouche au Michigan et qui a trouvé des oreilles sensibles au Nevada, l'état le plus touché par la crise des subprimes. A l'heure où Washington discute d'un plan de relance de 145 milliards de dollars pour renflouer une économie secouée, son profil de redresseur de boîtes défaillantes commence à séduire les petits épargnants et autres propriétaires affectés par les premiers signes de récession.
Et Romney a de l'argent, beaucoup d'argent. L'écarter trop vite au profit de McCain, qui a tout de même de sérieuses inimiitiés au sommet du parti républcain, serait aller vite en besogne. Le bruit court que les Bush se tâteraient déjà pour donner des signes de soutien à Romney. C'est à double tranchant évidemment, vu la cote de popularité abyssale de Bush. Mais il reste le président. On se souviendra que Romney avait prononcé en décembre son discours sur sa foi dans l'enceinte de la librairie présidentielle de Bush Senior près de Houston.
Merci pour votre travail de suivi de ces élections, qui nous concernent tous, plus ou moins :-)
Est-il possible d'estimer combien de voix a perdu Barack Obama à cause de l'interdiction des machines à voter sur les lieux de travail des personnes travaillant dans la restauration et les services http://libertesinternets.wordpress.com/2008/01/18/les-magouilles-du-camp-clinton-dans-la-course-a-linvestiture/ ?
Cette interdiction a été provoquée par une action en justice dès que le syndicat des travailleurs de la restauration et des services a appelé à voter Obama.
Rédigé par : Michaël P. | 20/01/2008 à 12:44
Bonjour Michaël,
Les employés des casinos ont été autorisés à voter dans 9 casinos. Le syndicat des enseignants qui avait déposé plainte contre ces lieux de caucus sur le lieu de travail a été débouté.
Contrairement a ce qu'avaient initialement pensé les Clinton et une partie de leurs supporters de nombreux membres du syndicat des restaurateurs, qui s'est prononcé pour Obama, ont en fait voté pour le camp Clinton.
Rédigé par : MariaPia | 20/01/2008 à 16:25
On Voit Clairement qu'il s'agit d'une lutte a Deux, Alors pourquoi Edwards et les autres candidats Minables demeurent dans la cours a l'investiture democrate. Qu'ils se désistent et qu'ils donnent leur appui a Barack Obama le Seul qui peut battre Billary et n'importe quel candidat republicain et que les jeunes aillent voté
vive Barack obama.
Rédigé par : Mojola | 20/01/2008 à 17:26
Exactement Mojola!
Qu'il se retire Edwards, c'est pour lui une perte de temps et surtout d'argent; surtout qe tout semble supposer que ses électeurs se tourneront vers Obama.....
Là il fait vraiment figure de fouteur de trouble
Rédigé par : hadya | 21/01/2008 à 05:03
Appel Perso
Mojola, je cherche à vous joindre, auriez-vous la gentillesse de me contacter via mon mail que vous trouverez en cliquant sur "Ecrivez-moi" dans la colonne de droite.
merci
Rédigé par : MariaPia | 30/01/2008 à 08:04