Dernier jour de campagne avant les caucus de jeudi soir. Dernière ligne droite pour convaincre les indécis (ils sont encore nombreux ou alors ils aiment vraiment se faire courtiser). Sur les interviews que j'ai menées, un électeur sur quatre environ m'assure que même après avoir vu tous les candidats et certains plusieurs fois, n'avoir toujours pas fait son choix. Les campagnes, du coup, s'ajustent. John Edwards a affrété un bus pour un tour express de l'Iowa de 16 arrêts en 36 heures.
Hillary Clinton répond à nouveau aux questions du public - les Iowiens se sont plaints qu'elle ne les écoutait pas vraiment - au moment où le quotidien Des Moines Register tape une nouvelle fois sur le clou (il soutient officiellement Clinton) en faisant les comptes: sur 24 meetings au cours des derniers jours, Hillary n'a accepté de répondre que 3 fois à des questions, Obama fait mieux en acceptant les questions dans 15 meetings sur 27. Edwards est champion, il accepte toujours les questions du public et si le temps presse, promet de répondre via son site www.johnedwards.com/askjohn.
C'est l'heure aussi des derniers sondages. Celui du DSM a fait couler beaucoup d'encre depuis sa publication la nuit du réveillon. Il donne un net avantage ä Obama (32%) devant Clinton (25%) et Edwards (25%) côté démocrate et à Huckabee (32%) devant Romney (26%) et McCain(13%) qui fait une surprenante remontée alors qu'il ne fait plus campagne en Iowa. Ces résultats ont été aussitôt critiqués par Clinton et Edwards, sondages nationaux à l'appui qui montrent toujours les trois candidats dans un mouchoir de poche.
Spin ou pas, le camp d'Hillary ne prend aucun risque - des fois que le DSM aurait vu juste - et s'est offert une publicité particulière et très longue hier soir sur toutes les chaînes locales à l'heure du JT. Une pub en forme d'adresse à la nation.
Côté républicain, la situation est étonnante. Seuls deux candidats font réellement campagne en Iowa. Huckabee et Romney. Romney a le plus à perdre lui qui a tout misé sur l'Iowa et le New Hampshire, où il est désormais rattrapé par un surprenant McCain qui redevient crédible après avoir frisé l'implosion. S'il ne gagne pas l'Iowa ou ne termine pas à très très peu de points de Huckabee, je ne donne pas cher de la viabilité de sa candidature (oui, je me suis déjà trompée dans mes pronostics). Mitt Romney a donc changé de stratégie lui aussi pour ces derniers jours de campagne. Fini les grands meetings, il privilégie les rencontres "chez l'habitant".
Moins d'électeurs potentiels c'est vrai, mais des moments (télévisés) plus intimistes pour un candidat qui souffre un peu de son image de businessman distant face à un Huckabee qui joue à fonds la carte du pote. Mardi soir encore, il a limité son discours à une dizaine de minutes pour passer le micro et les projecteurs à Chuck Norris, à croire que c'est ce dernier qui fait campagne, avant de décider que l'important c'est d'avoir aussi du fun. Et hop, d'empoigner sa basse pour un "Sweet Home Alabama".
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