Du grand Bill Clinton ce soir, que l'on retrouvait enfin après des mois d'errements, pour lancer sur orbite la nomination et la dernière ligne droite de la campagne de Barack Obama. A se demander si Hillary Clinton n'aurait pas finalement gagné la nomination démocrate, si son mari avait montré cette facette de lui dans la campagne, et non celle de chien d'attaque dont il s'était affublé et qui a fini par lui nuire autant qu'à son épouse. S'il a fait ce que le parti attendait de lui ce soir (soit le minimum pour un ancien président en faveur du nouveau nominé du parti), la base du parti lui a aussi rendu un bel hommage.
Lorsqu'il est apparu sur scène tout à l'heure au Pepsi Center de Denver, Bill Clinton a eu droit à la plus belle et plus longue ovation de cette convention jusqu'ici. Même Hillary n'a pas fait aussi bien la veille. Du beaume pour ce politicien à l'ego sensible et soucieux de laisser une image autre que celle du mauvais perdant qu'il a été pendant et après la campagne de son épouse. Bill Clinton reste l'enfant chéri des démocrates. Reste à savoir s'il saura défendre le nouveau leader du parti avec la même vigueur que ce soir jusqu'au 4 novembre.
Dans la journée, les délégués ont procédé au "roll call" (le vote) savamment orchestré entre l'équipe d'Hillary Clinton et celle de Barack Obama pour pousser au maximum la carte de l'unité du parti. Plusieurs états ont donné le résultat de leur vote, et les premiers chiffres montraient qu'une majorité de délégués d'Hillary s'étaient ralliés à Obama. La Californie a laissé passer son tour, tout comme le Nouveau Mexique qui s'est désisté en faveur de l'Illinois, l'état de Barack Obama. Les délégués de l'Illinois laissent la politesse à l'Etat de New York, celui de la sénatrice Hillary Clinton.
C'est alors qu'Hillary Clinton est arrivée près de sa délégation pour proposer de suspendre le vote et de procéder à la nominaton de Barack Obama par acclamation. Ce dont acte. La foule est en délire. Et la face sauvée. Si les tensions restent sans doute vives entres les deux camps, les militants eux pensent surtout à l'avenir (voir ma note d'hier). Et l'enthousiasme pour Barack Obama est réel. Il suffisait pour s'en convaindre de voir l'accueil qui lui a été réservé lors de sa deuxième "apparition" surprise de cette convention. Cette fois-ci sur scène à la fin du discours de son colistier Joe Biden.
Bref, tout est prêt pour le grand raout de ce soir dans le stade Invesco qui peut accueillir 76000 personnes. Aux évangéliques qui prient pour la pluie, les cieux ne les ont pas écoutés. Ils seront clairs demain soir, annonçait la radio publique de Denver. Enfin, signe qu'Obama sent que les grands rassemblements de type rock stars pourraient jouer contre lui, il a pris la peine d'expliquer pourquoi la Convention déménage demain. Parce que cette campagne depuis le début est un effort de la base. Il tient donc à inviter autant de bénévoles que possible à se joindre aux délégués. Pas sûr que cet élément d'explication n'arrête les publicités de John McCain contre cette "célébrité".
A demain.