Le tout Washington politique et journalistique a rendu un dernier hommage hier au journaliste Tim Russert décédé vendredi dans les bureaux de la chaîne NBC qu'alors qu'il préparait "Meet the Press", la plus ancienne émission politique américaine qu'il présentait depuis 17 ans. Ces adieux ont été poignants, drôles et profonds. Comme l'homme qu'était Tim Russert. Son ami le boss, Bruce Springsteen, lui a dédié une version acoustique de Thunderstom d'Europe via satellite. Son départ laisse assurément un vide dans le paysage télévisuel américain. Dans la matinée, John McCain et Barack Obama ont assisté côte à côte à ses obsèques.
La veille, ce sont des milliers d'Américains qui sont venus dire au revoir à celui qui était parfois perçu comme l'ami de la famille. Au fil des ans, son rendez-vous dominical a souvent rendu la politique plus vivante et plus accessible sans jamais tomber dans la discussion de café du commerce. La tristesse que laisse son départ était perceptible dans les très nombreux messages laissés sur les blogs et les sites d'înformation.
Avec ses interviews, toujours intransigeantes mais courtoises, Tim Russert avait le pouvoir de faire et défaire les destins politiques. Jamais en raison de la méchanceté de ses questions, mais souvent en raison de l'insconstance patente de ceux qu'il piégeait sur leurs propres contradictions. J 'étais personnellement impressionnée par son puits de savoir. Il est un des rares journalistes à avoir du reste réussi à passer avec bonheur du monde politique (il a travaillé pour l'ancien sénateur de New York, Patrick Moynihan et l'ancien gouverneur de New York, Mario Cuomo), au monde journalistique.
Ses commentaires avaient souvent le poids du verdict. Le soir où Barack Obama a gagné la Caroline du Nord et Hillary Clinton gagnait de peu l'Indiana, Tim Russert affirmait: "Nous savons maintenant qui est le nominé du parti démocrate", à la stupeur de certains de ses collègues et des membres de la campagne d'Hillary Clinton. La primaire démocrate a certes continué, mais il avait affirmé ce que tout le monde savait déjà mais se gardait bien de dire. Les dimanche matins ne seront plus tout à fait les mêmes!